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La consigne du verre, un come-back prévu par Bérangère Couillard.

Je souhaite que cela s’industrialise”. Bérangère Couillard, secrétaire d’État chargée de l’Environnement. Cette déclaration souligne l’importance accordée par le gouvernement à ce système et son potentiel à grande échelle. Découvrez les tenants et aboutissants d’un secteur en pleine expansion.

 

La consigne du verre, un retour vers le futur annoncé

La consigne du verre est un système qui existait déjà par le passé et qui connaît actuellement un regain d’intérêt. En réalité, depuis quelques années, de plus en plus de consommateurs se tournent vers des solutions durables et écoresponsables. La consigne du verre s’inscrit parfaitement dans cette démarche à la suite du décret des 3R (Réduire, Réutiliser, Recycler). Pour comprendre les raisons de ce retour vers le futur, la rédaction se propose d’explorer les enjeux de ce système ancien et nouveau à la fois.

 

La consigne du verre, une histoire de définition.

 

En résumé, lorsqu’un consommateur achète un emballage consigné, il paie une somme d’argent appelée consigne, qu’il récupère lorsqu’il retourne l’emballage pour qu’il puisse être réutilisé.

À l’origine, la consigne était largement répandue en France. En fait, en 1938, une loi rendait même obligatoire la consigne pour le secteur boissons. Ce système étant rendu possible par le modèle de consommation de l’époque : Le circuit court. Cependant, avec l’avènement de la société de consommation, cette pratique a fini par disparaître.

Document qui reprend les anciennes consignes de tri des déchets barrées d'une croix rouge, et présente en dessous les nouvelles consignes de tri de Citéo

C’est dans les vieux bocaux que l’on recycle le mieux !

Aujourd’hui, la consigne revient sur le devant de la scène avec de quoi contrecarrer ses détracteurs. En effet, le réemploi répond à un réel besoin sociétal de préservation de notre environnement. Ce système n’est pas nouveau, mais pourrait pourtant permettre de répondre aux objectifs du gouvernement. La loi AGEC, prévoit la fin totale des plastiques à usages uniques d’ici 2040. C’est pourquoi le réemploi fait partie des solutions encouragées.

Par ailleurs, le réemploi touche différents acteurs qui trouvent leurs places dans ce cycle. Parmi eux, le gouvernement, les commerçants et industriels, les consommateurs, mais aussi Citéo. Une entreprise à missions qui agit directement sur la Responsabilité Élargie du Producteur.

Pour que le retour de la consigne soit efficace, Citéo a identifié l’une des problématiques principales du réemploi. Et cela concerne en premier lieu les consommateurs et la gestion des déchets. Comment savoir si un emballage est recyclé, consigné ou détruit ? Où peut-on ramener les bouteilles consignées ? En réalité, avec le temps, les emballages sont devenus de vrai casse-tête lorsque l’on est face à la poubelle. En outre, les gestes de tri les plus simples peuvent changer d’une ville à l’autre. Dans ces conditions, Citéo a imaginé une réponse simple face aux questions des consommateurs. Ajouter une info tri sur l’emballage. L’entreprise constate que l’info tri sur l’emballage est importante pour 79% des consommateurs et 64% d’entre eux déclarent qu’elle pourrait les inciter à choisir un produit plutôt qu’un autre*. C’est dire l’impact de la nouvelle info tri depuis janvier 2022.

* Citeo/Action Plus Shopper Research, Etude « Allégations sur l’emballage » conduite entre novembre 2019 et février 2020 auprès de 1 250 shoppers des circuits hypermarchés, supermarchés, proxi, magasins bio et drive

Bouteille en verre avec une grande étiquette blanche sur laquelle est dessiné une balance avec d'un coté une plante et de l'autre de l'argent

Industrie, les défis imposés par le réemploi

Les industriels sont contraints de renoncer à la diversité des packagings, tandis que l’instauration d’une loi exigerait d’organiser leur récupération et leur réemploi. Cette transition vers la consigne du verre impliquerait également une perte de marché pour l’industrie plastique. Face à ces défis, il est essentiel d’examiner les implications de cette pratique et d’évaluer ses avantages potentiels pour l’environnement et l’économie.

Une transition écologique ou économique ?

 La mise en place d’un système de consigne implique des dépenses considérables pour mettre en œuvre toute l’infrastructure nécessaire. Notamment les lignes de production, la récupération, le lavage et le remplissage des bouteilles en verre. Prévue pour être généralisée à partir de 2025, la consigne du verre impose aux producteurs de bouteilles, pots, bocaux et flacons en verre d’organiser la collecte et la réutilisation de leurs produits.

En outre, un autre problème a pu être soulevé par certaines parties prenantes lors des réunions organisées par l’ADEME au sujet du réemploi. Si les contenants sont tous les mêmes, comment les marques vont-elles pouvoir se différencier en rayon ?

D’autre part, l’industrie plastique française occupe actuellement la deuxième place sur le marché européen, juste derrière l’Allemagne, et génère un chiffre d’affaires de 30 milliards d’euros. Le plastique est devenu une matière incontournable, utilisée pour la fabrication d’objets et emballages divers.

De nouvelles sources de plastiques sont explorées pour répondre aux enjeux écologiques et à la diminution des énergies fossiles. Cependant, l’exploitation des hydrocarbures reste la principale ressource pour la production de plastique. Toutefois, l’industrie plastique continue de croître sur le plan économique**. Bien que les emballages représentent une part importante de ce secteur.

Ainsi, la transition vers la consigne du verre soulève des questions tant du point de vue des coûts et de la logistique que de l’impact sur l’industrie plastique déjà bien établie. La nécessité de concilier les enjeux environnementaux, les contraintes économiques et les besoins des différentes parties prenantes constitue un défi majeur à relever dans la mise en œuvre de ce système.

**Statista/Statista Research Department, Etude « Valeur des ventes de l’industrie des plastiques en France 2017-2020 »

Exploration des perspectives d’avenir de la consigne

Traditionnellement, la consigne était associée aux bouteilles en verre. Aujourd’hui, les emballages et contenants consignés vont au-delà du verre et incluent également des matériaux tels que le plastique (notamment le polypropylène ou PP), l’acier inoxydable, et même le tissu, comme pour les produits en vrac.

Alors qu’auparavant les emballages devaient être retournés au commerce où ils sont achetés, grâce aux avancées technologiques, les emballages peuvent être retournés à différents endroits. La facilité de retour est essentielle pour assurer le succès du réemploi auprès des consommateurs, et les automates de collecte, jouent un rôle clé dans ce processus.

De plus, de nouvelles approches sont expérimentées par les marques et les distributeurs afin de récompenser les consommateurs pour le retour des emballages. Parmi ces approches, on retrouve l’attribution de bons d’achat ou de réductions valables dans les magasins où les emballages sont retournés, la conversion des bénéfices du retour en dons à des associations, l’encouragement des comportements durables par une incitation volontaire ou encore la remise de quelques centimes, à l’image des pratiques passées.

Pour soutenir ces initiatives de réemploi et surmonter les défis financiers liés à leur mise en place (infrastructure, logistique, marketing), Bérangère Couillard prévoit la mise en place d’un “bonus d’éco-contribution” à partir du 1er janvier 2024. Ce bonus serait destiné à accompagner les producteurs qui acceptent d’utiliser des contenants réemployables. Elle demande à Citeo d’élaborer un dispositif et de déterminer le montant de ce bonus, exprimant ainsi son souhait de voir cette pratique se développer à grande échelle.

Infographie qui se lis du bas vers le haut. Un thermometre au centre avec des couleurs du rouge au vert pour symboliser la lutte contre le réchauffement climatique.

Des solutions innovantes

Vers une standardisation des produits

Citeo a dévoilé les premiers prototypes standardisés de bouteilles et de bocaux conçus pour le réemploi après lavage. Ces prototypes ont été créés par le designer Fabrice Peltier, qui a été guidé par trois intentions clés :

  1. Les emballages doivent pouvoir être utilisés sur les lignes de production d’emballages à usage unique existantes, avec un minimum de modifications nécessaires.
  2. Les contenants doivent permettre aux marques de se démarquer facilement et offrir de nombreuses possibilités d’étiquetage.
  3. Les contenants doivent porter un signe distinctif clair, immédiatement compréhensible et facile à mémoriser, tout en évitant l’utilisation d’éléments tels que des flèches, qui sont généralement associées au recyclage. Ce signe distinctif prend la forme d’un “R” avec un cœur au centre, accompagné de la mention “réemployable”.

En conséquence, les producteurs de verre promettent de mettre en rayon ces nouveaux emballages consignés d’ici fin 2023 ou début 2024. Cependant, les entreprises sollicitées pour concevoir ces emballages (comme Danone, Nestlé, Heineken, Carrefour, Leclerc et Coca-Cola) n’ont pas encore pris d’engagement quant au volume d’utilisation. Certaines mettent en avant des contraintes et préfèrent opter pour une phase de test.

Un engagement grandissant des producteurs

La Responsabilité Sociale et Environnementale (RSE) des industriels est devenue une préoccupation majeure ces dernières années.

Afin de soutenir ces initiatives et de surmonter les obstacles, l’association Zero Waste France a joué un rôle actif dans la structuration du Réseau Consigne, une association nationale qui vise à fournir des outils et des informations nécessaires au développement du réemploi et de la consigne. De fait, le Réseau Consigne et le Réseau Vrac ont fusionné pour former le Réseau Vrac & Réemploi le 15 mai 2023.

De plus, des marques telles que Nutella, Nivea, Blédina, Bonduelle et Maison verte ont déjà ajouté des produits conditionnés dans des emballages “durables et consignés”, en verre ou en métal, à leur catalogue. Les responsables de Loop, le système de réemploi, mettent également en avant l’aspect esthétique des emballages, soulignant que la beauté de ces derniers joue un rôle attractif pour les consommateurs.

Ainsi, la consigne du verre évolue pour englober une gamme plus large d’emballages et de matériaux, offrant aux consommateurs davantage d’options pour adopter des comportements durables. Les expérimentations en cours chez Carrefour, Leclerc ou encore Auchan visent à trouver les approches les plus efficaces pour encourager le retour des emballages consignés, tout en garantissant une facilité de retour et en bénéficiant d’un soutien financier adéquat.

Conclusion

De nouvelles approches sont développées pour encourager le réemploi des produits et faciliter la transition vers une économie circulaire. Parmi ces initiatives, on retrouve des solutions innovantes telles que les étiquettes hydrosolubles, les nouveaux types de packaging, ainsi que la standardisation des produits pour faciliter le réemploi.

La standardisation des produits est un élément essentiel pour faciliter le réemploi et la réutilisation des emballages. En adoptant des formats standardisés et des systèmes de consigne compatibles, il devient plus simple pour les consommateurs de retourner les emballages et pour les entreprises de les collecter et de les réintroduire dans le processus de production. Cette standardisation favorise l’efficacité et la cohérence dans la gestion des emballages réutilisables.

De plus, de nouveaux types de packaging sont développés, mettant l’accent sur la durabilité et la réutilisation. Des matériaux innovants et respectueux de l’environnement, tels que le plastique biodégradable ou les matériaux compostables, sont utilisés pour créer des emballages plus écologiques. Ces emballages sont conçus pour être réutilisables, prolongeant ainsi leur durée de vie et réduisant la quantité de déchets générés.

La responsabilité sociale et environnementale des entreprises est devenue un enjeu majeur, incitant les acteurs de l’industrie à adopter des pratiques plus durables. Cela se traduit par des engagements en faveur du réemploi, de la réduction des déchets et de la mise en place de chaînes d’approvisionnement responsables.

Enfin, l’innovation joue un rôle clé dans la recherche de solutions alternatives aux emballages jetables. Découvrez quelques innovations dans le prochain article ou faites une demande de renseignements ici.

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